Les membres de la filière bois de chauffage, représentés par le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), Jules Nyssen, ont exprimé leurs inquiétudes face à ce qu'ils perçoivent comme une sous-estimation de l'importance du chauffage au bois dans la stratégie énergétique nationale.
Le gouvernement a récemment rendu public un document de planification énergétique, la stratégie française énergie-climat (SFEC) pour la période 2024-2025.
Cette stratégie vise notamment à accélérer la transition vers des énergies renouvelables pour répondre aux défis liés aux émissions de gaz à effet de serre. L'un des principaux axes de la SFEC est d'accroître la production de chaleur d'origine renouvelable utilisée dans le chauffage, compte tenu du fait que ce dernier représente 43% de la consommation d'énergie finale en France.
Les projections gouvernementales affirment que la consommation de chaleur d'origine renouvelable et de récupération atteindra 297 térawattheures (TWh) en 2030, pour ensuite augmenter à 330 voire 419 TWh en 2035, comparativement à 183 TWh en 2021. Cependant, des inquiétudes ont été soulevées quant à la focalisation excessive sur les pompes à chaleur électriques, laissant le chauffage au bois domestique en retrait.
Jules Nyssen, représentant du SER, souligne la divergence d'approche entre les acteurs du secteur gouvernemental. Il conteste la mise en avant des pompes à chaleur électriques au détriment du chauffage au bois domestique, soulignant que cette dernière représente une réalité incontournable en dehors des grandes villes. Il insiste sur le fait que le bois demeure une source d'énergie historique, mobilisable à moindre coût dans des zones ou les alternatives sont limitées.
Une des craintes exprimées par le SER était la possible disparition de l'aide individuelle MaPrimeRénov' destiné à l'achat d'appareils de chauffage à bois, tels que chaudières, poêles et inserts. Heureusement, le gouvernement a annoncé le maintien de cette aide, bien que son montant soit réduit de 30%. Cette réduction ne prendra effet qu'à partir du 1er avril 2024, permettant ainsi aux consommateurs de continuer à s'équiper à des conditions financières avantageuses pendant toute la saison de chauffe 2023-2024.
La décision de maintenir l'aide tout en réduisant son montant suscite des réactions mitigées au sein de l'industrie du bois de chauffage. Certains saluent la préservation de l'aide comme un soutien continu au secteur, tandis que d'autres expriment leur déception face à la diminution du montant. Cette réduction pourrait potentiellement influencer les choix des consommateurs , incitant certains à repousser leurs projets d'équipements en raison de contraintes financières.
Il est essentiel de reconnaître les avantages intrinsèques du chauffage bois dans le contexte de la transition énergétique. En tant que source d'énergies renouvelables, le bois offre une alternative écologique aux énergies fossiles. De plus, les appareils de chauffage au bois modernes sont conçus pour être performants et à moindre coûts, rendant cette option particulièrement attrayante dans les zones ou d'autres alternatives ne sont pas facilement accessibles.
La stratégie énergétique devrait idéalement viser une diversification équilibrée des sources d'énergies renouvelables. Alors que les pompes à chaleur électriques ont leur place dans le mix énergétique, il est crucial de ne pas sacrifier d'autres solutions éprouvées telles que le chauffage au bois domestiques. Une approche équilibrée permettrait de répondre aux besoins variés des consommateurs et de promouvoir une transition énergétique inclusive.
Face aux inquiétudes soulevées par les acteurs de la filière bois de chauffage, il est impératif que le gouvernement prenne en considération la diversité des besoins énergétiques sur le territoire. Une collaboration étroite entre les parties prenantes, y compris les représentants du gouvernement, les industriels du bois de chauffage et les consommateurs, est nécessaire pour élaborer des politiques énergétiques pour élaborer des politiques énergétiques équilibrées et efficaces.
Le débat autour de l'importance du chauffage au bois dans la stratégie énergétique française met en lumière la nécessité d'une approche équilibrée et inclusive. Alors que les pompes à chaleur électriques sont promues comme une solution majeure, il est crucial de ne pas négliger le rôle essentiel du chauffage au bois domestique. La réduction annoncée de l'aide à l'achat souligne l'importance de trouver un équilibre entre la promotion des technologies émergentes et le soutien continu aux solutions efficaces les diverses sources d'énergies renouvelables pour répondre aux besoins de tous ces citoyens.